Jour 1 -16/08 - Départ de France sur Emirates avec une courte escale à Dubai: cette fois nous avons  droit à un Airbus A 380 pour les 06h00 qui nous séparent de Dubai et un Boeing 777 pour les 04h00 de Dubai à Colombo.


Jour 2 -17/08 - Colombo - Yakkala - Malwatuhiripitiya - Anuradhapura  199 km

32° alternance de nuages et d'éclaircies. Orage et pluie en fin d'après-midi.

Arrivée à Colombo à 8h45. 40 minutes de file d'attente à l'immigration. Un tas de gens qui n'ont pas leurs documents en règle ralentissent le flux. 

Mohara nous attend à l'aéroport. Il est prévu de déjeuner avec sa famille à Angoda. Cela prendra une bonne partie de la journée.

Tard dans l'après-midi nous prenons la route pour Kandy bordée d'ateliers et de stands de vannerie, de poterie et de marchandes de cajou, à la hauteur de Weweldeniya, pour aller découvrir deux temples et monastères que nous n'avions pas eu le temps de voir la dernière fois parmi les trésors cachés de la région de Gampaha.

Cette région est truffée de petits temples et de monastères tantôt au sommet de rochers, tantôt enfouis dans un écrin de verdure ou encore posés au milieu des rizières. Dans la majorité d'entre eux, il y a des caves qui servaient jadis à abriter les moines en méditation. Des constructions ont été ajoutées, ainsi que des écoles, les moines ayant souvent un rôle d'enseignant dans les villages isolés.

  1. Puce Nous visitons le joli temple de Koskandavila Maha Viharaya enclavé dans un jardin luxuriant et des rochers dodus. Meilleure lumière entre 15h30 et 16h00. Pour le plaisir du site, du cadre, de l'ambiance

  2. Puce A quelques kilomètres le Maligathenna Rajamaha Vihara rock temple accroché à sa falaise, près de Malwatuhiripitiya. La dagoba surplombe la campagne alors que le temple est à moitié enfoui sous la roche rappelant que des moines s'abritaient dans ces caves pour pratiquer la méditation.

Arrivée tardive à Anuradhapura.

Nous avions prévu une journée complète de safari dans la réserve de Wilpattu le lendemain. Mohara nous annonce que les safaris à la journée ne sont plus autorisés à cause de la sécheresse. Nous optons pour un safari le matin. Départ à 04h00 pour être sur place à 05h00.

Hotel Margosat Lake Resort

Dîner à l'hôtel, un rice & curry avec ses différents plats de légumes et de lentilles, 13 plats différents. 2090 roupies (11,50€) pour deux


Jour 3 -18/08- Anuradhapura - Wilpattu - Anuradhapura   76 km a/r

En pleine nuit, je fais une intoxication alimentaire comme je n'en ai jamais eue. Première fois de tous mes voyages. Je me vide de partout. A 04h00 du matin je n'avais pas encore fermé l'oeil et je ne me sentais pas disposé à faire le safari.

Grâce à un "traitement de choc" à base de médecines naturelles et d'Ercefuryl, je me rétablis assez vite. Nous décidons de faire le safari l'après midi.

  1. Puce Déjeuner  l'hôtel : excellent buffet 1760 roupies(9,60€) pour deux

Nous ne comprenons pas bien la logique : un safari à la journée est interdit, mais on peut en faire un le matin et un l'après midi !

Autre particularité de cette réserve : les jeeps n'ont pas le droit de circuler en dehors d'un certain itinéraire, elles restent pour la plupart en convoi. Les premiers arrivés sont les premiers au ticket office qui n'ouvre que sur ordre de Colombo. Ensuite chacun prend sa place dans le convoi en fonction de la rapidité du chauffeur à obtenir son laisser-passer. Les  trois premières jeeps ayant davantage de chances d'apercevoir un animal traverser ou longer la piste. Frais  d'entrée 3500/ pers, location jeep 4500 roupies.

Piste bordée de broussailles et de forêt broussailleuse qui ne permettent pas d'apercevoir un animal au delà de 5 mètres de chaque côté. Seuls ceux qui traversent la piste, ou ceux qui occupent les quelques rares espaces déboisés et les points d'eau asséchés peuvent être aperçus.

Les jeep de fin de convoi n'ont aucune chance de voir quoi que ce soit.

Nous voyons quatre paons, deux singes langurs, un aigle, un cerf, quelques daims, quelques buffles d'eau, un malabar pied hornbill, quelques crocodiles, quelques cochons sauvages. Nous apercevons une ombre sombre dans les broussailles qui devait être un ours noir. Une des jeeps aurait vu la queue d'un léopard ! Tout le mode se précipite alors, en vain : tourist alarm call, histoire de maintenir le suspens !  Un safari sans intérêt !

Cette réserve, une des plus anciennes du Sri Lanka, est réouverte depuis 2010 après avoir été occupée pendant une dizaine d'années par les rebelles et des braconniers qui ont causé de gros dégâts au niveau de la faune. Les agences ne tarissent pas d'éloges sur ce parc, évoquant un parc constellé d'une trentaine de lacs d'eau douce, où on trouverait de nombreux animaux tels que les daims, cochons sauvages, éléphants et léopards, dont c'est l'une des régions de prédilection. On y trouverait également des pythons, dont la taille peut aller de 6 à 10 m de longueur. D'après différents témoins et chauffeurs on n'y voit généralement pas grand chose ! Lorsqu'un chauffeur atteint la sortie en retard par rapport à l'horaire prévu, sa jeep lui est confisquée pendant un certain nombre de jours en fonction de l'importance de son retard !

Hotel Margosat Lake Resort Dîner à l'hôtel vegetables noodles 2090roupies (11,50€) pour deux, là nous nous sommes fait arnaquer.


Jour 4 -19/08- AnuradhapuraMannar     145 km

Beau temps avec passages nuageux. Très venteux à Mannar 33,4°

Nous avons choisi de nous rendre sur la presqu'île de Mannar, parce que très peu visitée, et chargée d'une histoire intéressante.

D'Anuradhapura il y a deux routes : une qui passe par Thantirimale ( 150 km A 12 + A 14) une autre qui passe par Medawachchiya ( 145km A 9 + A 14).

La distance à parcourir étant relativement courte, nous souhaitons prendre celle de Thantirimale  afin de voir à nouveau ce site qui nous avait séduit lors d'un voyage précédant. J'ai eu beau montrer la carte, Mohara prétend que la route pour Mannar ne passe pas par Thantirimale et qu'il faut faire un détour. Ce qui est faux. Pas envie d'entrer en conflit dès le 3ème jour.

L'A14 est une route récemment refaite, monotone, rectiligne, sans trop d'intérêt, avec très peu de trafic. En fin de parcours elle est bordée de mangroves, peuplées en hiver par de nombreux oiseaux migrateurs.

Mohara s'endort au volant, nous devons lui demander de s'arrêter et de boire un peu d'eau pour se rafraîchir. Nous avons mis 03h00 pour aller de Anuradhapura à Mannar.

L'ancien pont dont il ne reste que des tronçons devant le fort portugais a été détruit par les rebelles pour empêcher l'armée de progresser. Les Japonais ont offert un nouveau pont à la ville en 2010.

Mannar est une petite ville oubliée, pleine de charme, à 32 km du continent Indien. Reliée à la capitale par une voie ferrée sur laquelle circulent 2 trains par jour.

Elle est un petit port de pêche. Nous découvrons son marché aux poissons et les principes de l'économie solidaire ou intermédiaire: trois métiers différents, le pêcheur qui vend ses poissons au poissonnier qui les vend à ses clients qui les confient au préparateur pour qu'il les habillent, les écaillent, les coupe.

Dans un système capitaliste, toutes ses fonctions sont concentrées chez une même personne ou entreprise, afin d'en tirer le maximum de bénéfices.

C'est là que nous rencontrons Jesuthasan, coupeur de poisson, sourd muet de naissance dont les clients racontent l'histoire à sa place.

Il a commencé très jeune et ne sait faire que cela : préparer les poissons pour les clients. Bien que très pauvre, il est heureux, parce qu'il se lève tous les matins avec la satisfaction d'être utile en tant que coupeur de poisson, c'est ce qui donne sens à sa vie, c'est ce qui lui donne de la reconnaissance, à défaut d'un revenu suffisant. Il a sa place dans le marché, dans le système.


Mannar fut un port de commerce important en Asie pour les Romains, les Arabes, les Chinois,les Indiens. En 543 av JC elle vit débarquer le Prince Vijaya premier envahisseur et roi de Ceylan.

Connue depuis longtemps pour ses perles fines dont c'était la spécialités, elle a été l'objet de nombreuses convoitises et trafics. A l'époque coloniale, elle a été occupée par les Portugais qui ont construit le fort afin de contrôler la navigation(1560), qui, gênée par les bancs de sable de l'Adam's bridge, devaient longer la côte. Les Hollandais ont pris le relai afin de défendre leurs intérêts coloniaux, pour laisser la place aux Anglais qui se méfiaient des Français basés dans leur comptoir de Pondic
hery, en face.

Les Anglais ont construit un immense quai de métal et de bois (le Talaimannar Pier) qui s'étirait loin dans la mer afin d'accueillir les ferries qui leur apportaient d'Inde, trains, machines, matières premières et êtres humains pour les plantations (tamouls). Cette passerelle se désagrège lentement à cause de l'érosion. Un vieux phare très proche guidait les navires, dans le détroit entre Ceylan et l'Inde. Une voie ferrée reliait le port au centre de l'île.

C'est près de ce qu'il reste de ce ponton que nous avons rencontré Thangawelu, avec pour décor des habitations et des arbres éventrés par les obus et les roquettes. Thangawelu est vendeur de poissons, père de 3 enfants. Il nous a raconté son enfance, lorsqu'il venait voir accoster les ferries anglais, et plus tard les années de guerre pendant lesquelles lui et les pêcheurs étaient rackettés par les rebelles qui leur prenaient un pourcentage de leurs ventes ou de leurs pêches. Il se dit soulagé que tout cela soit terminé...bien que l'on apprenne que de nouveau groupes de rebelles sont en train de se former en réaction à la pression exercée par l'armée sur la population locale. Elle est omniprésente. Il y a des camps, des casernes partout, même sur les plages au milieu des villages de pêcheurs comme à Pesalaï (miradors).

  1. Puce Déjeuner au Colombo Pilawoos Hotel plus propre et plus avenant que son voisin City Hotel. 450 roupies(2,50€) pour 3 fried noodle vegetables et une bouteille d'eau. La prochaine fois nous essayerons le Kamala Vegetarien Cafe, juste à côté.

En ville on peut admirer un baobab impressionnant d'une circonférence de 19,5 m. Mohara explique que ce sont les Portugais qui ont importé le baobab, alors qu'une affiche de l'office du tourisme dit que il a été planté ou semé par les commerçants arabes ou leurs esclaves africains, il y a 700 ans environ.

Comme dans beaucoup de petites villes au Sri Lanka, la rue est souvent une oeuvre d'art avec des murs peints qui donnent des conseils, rappellent des règles de convivialité, informent.

Talaimannar, qui est à la pointe de la presqu'île, est connue pour sa proximité avec l'Adam's Bridge, une succession de bancs de sable qui relient Sri Lanka à l'Inde. La légende raconte que c'est Rama (Ramayana) qui a construit ce pont pour venir délivrer la princesse Sita.

Ces bancs de sable qui se forment et se déforment, en fonction des courants, affleurent à la surface de l'eau, se découvrant et se couvrant en fonction des caprices de la météo et de la mer.

Des opportunistes proposent pour 4000 à 6000 roupies d'emmener les touristes voir l'Adam's bridge. Sans intérêt. On ne voit rien de la hauteur d'une barque de pêche.

Le village de pêcheurs de la plage de Talaimannar est très convivial. Nous y avons rencontré Anthony et sa famille. Ils sont pêcheurs de crabes, notamment de crabes bleus, depuis des générations. Ils partent en mer vers 07h00 am et reviennent vers 09/10h00 am. Leur pêche est vendue à une coopérative qui conditionne les crabes pour l'exportation à Singapour, Hong Kong et le Japon qui en sont très friands. Le reste de la journée est consacrée à la réparation des filets. Ils gagnent entre 700 et 1000 roupies par jour. Lorsqu'on compare leur revenu et le prix d'une boite de crabe, on peut se poser des questions sur la répartition des richesses.

Comme Jesuthasan, ils semblent heureux, bien qu'ils soient pauvres. Ils ont une vie rude, ponctuée par les fêtes familiales et religieuses qui leur donnent le plaisir d'être ensemble. Ils sont fiers de ce qu'ils sont et de ce qu'ils font. Cela n'empêchent pas leurs enfants de rêver d'ailleurs et d'autre chose.

Nous observons que la population de la presqu'île de Mannar est plus accueillante, plus chaleureuse, que celle de Jaffna, bien qu'ayant vécu les mêmes épisodes de guerre, de persécutions, d'occupation.

La presqu'île de Mannar est aussi connue pour sa faune : elle est la terre d'ânes sauvages. Il y a en a partout, même en ville. Ils sont adorables. Elle est aussi une escale pour de nombreux oiseaux migrateurs que de nombreux professionnels et amateurs viennent observer, d'octobre à décembre. Il y a plusieurs sites d'observation ornithologique très connus comme le Vankalai bird sanctuary.

Certains amateurs de plongée y viennent également pour la richesse sous marine.

En fin d'après-midi Mohara est embarrassé par un message de clients à qui je l'ai recommandé. Nous découvrons que lorsqu'il est en circuit ce n'est pas lui qui répond aux clients, mais son fils à qui il laisse son ordinateur portable. Son fils ne parle pas un mot d'anglais, et ne connait rien au tourisme.

Il traduit les message des clients avec Google, contacte son père pour lui donner le contenu des messages. Son père dicte ce qu'il faut répondre, réponse qu'il traduit à nouveau avec Google avant de l'envoyer aux clients. Cela donne parfois lieux à des malentendus qui découragent les clients. J'ai tenté de rectifier un de ses malentendus avec l'ordinateur de l'hôtel. En vain.

Je comprends mieux pourquoi j'ai aussi peu de retours des personnes qui m'ont contactées pour avoir ses coordonnées.

Dîner et nuit à l'hôtel Agape, apparemment toujours en construction. Le propriétaire, Cingalais au nom anglais (John Coonghe) qui vit en Allemagne, était là, désespéré devant l'inefficacité et la paresse des maçons Sri Lankais. Les travaux sont faits n'importe comment, il n'en voit pas la fin.

Jour 5 -20/08-  Mannar - Galkiriyagama - Habarana  206km

beau temps 32°

Sur la route nous visitons quelques particularités de la presqu'île .

  1. Puce Le temple hindou Thiruketheeswaram ou Ketheeswaram kovil, un des temples dédiés à Shiva les plus renommés. Un festival annuel rassemble des milliers de pèlerins (février). Son origine n'est pas définie. Il daterait  du 6ème av JC. Détruit à plusieurs reprises, laissé en ruines, reconstruits par différentes dynasties, complètement détruit à nouveau par les Portugais comme ils l'ont fait pour le  Koneswaram Kovil de Trincomalee, afin de récupérer les matériaux afin de construire leurs forts et leurs églises. Sa dernière reconstruction remonte à 1903. Actuellement en travaux pour agrandissement. Accueil froid et peu sympathique de la part des brahmanes.

L'église de Lady of Madhu connue pour avoir été une terre de refuge pour des familles catholiques, en 1670, fuyant l'invasion des Hollandais en majorité protestants.

Ils avaient emporté avec eu la statue de la Vierge, devenue Lady Madhu, et ont construit une petite chapelle pour la protéger. Agrandie et reconstruite dans sa version définitive en 1872, l'église est très fréquentée parce que Lady Madhu accomplirait des miracles, de nombreux pèlerins viennent demander secours à la Vierge notamment pour des problèmes de handicaps, d'infirmité, de stérilité et repartent avec un peu de terre extraite d'une cavité creusée dans le sol de la nef.

Un festival très fréquenté a lieu le 02 juillet pour célébrer le jour de la Visitation, et le 15 août pour célébrer l'Ascension de la Vierge. En 2015 le pape François y est venu lors de sa visite dans l'île à l'occasion de la canonisation de l'évêque Joseph Vaz. Cela n'a fait qu'accroitre la popularité de l'église.

Le 5 Arch bridge et le Hanging Bridge de Kunchukulam

le pont suspendu au dessus de la rivière Aruiyaaru, a été construit en 1935. Long de 150 mètres. Il est aujourd'hui l'objet de pic nique familiaux. En saison des pluies il lui arrive d'être recouvert.

Un peu avant le pont la route passe devant le 5 arch bridge qui était un endroit stratégique de régulation de l'eau dans un vaste système d'irrigation.

  1. Puce Route pour Habarana (A14 + A9). J'avais prévu de visiter le monastère Sri Wanasinhe Rajamaha Vihara de Galikiriyagama, qui se trouve à quelques kilomètres en quittant la route de Kandy à Jaffna (A9) à la hauteur de Madatugama, parce que comme pour ceux de la région de Gampaha il est photogénique.(gratuit) Un des rares monastères et temples à avoir une rampe d'accès pour personne en fauteuil roulant.

Mohara se perd. Il semble avoir du mal à se servir du GPS intégré dans son Smartphone. Il contacte un ami pour qu'il cherche sur internet où se trouve ce monastère. En vain. Il demande à des passants qui selon lui ne semblent pas connaitre. Finalement il dit que ce temple porte un autre nom, jusqu'à ce qu'on finisse par y arriver et constater qu'il porte bien le nom indiqué.

Ce monastère est très agréable à visiter. Comme la plupart des lieux religieux bouddhistes de la région, il comporte une école, un monastère, une dagoba et un temple rupestre abrité par une construction à flanc de rocher. De nombreux temples et monastères sont construits autour de grottes où méditaient les moines autrefois. L'endroit est serein, calme.

Sur la route de retour un peu avant Madatugama, Mohara propose de visiter une particularité de la région: un énorme filon de quartz rose au milieu d'une montagne de roche grise - Jathiaka Namal Uyana.

Propriété qui appartient à un exploitant privé, qui fait de l'argent sur ce site  naturel composé essentiellement d'arbres de fer (iron trees) et de rochers. 500 roupies l'entrée. Il dit l'avoir déjà vu et que c'est intéressant à découvrir. Une énorme affiche à l'entrée fait apparaître cette montagne coupée en deux par un imposant filon de quartz rose.

Une marche de 40 minutes dans la forêt pour atteindre une montagne de roche grise, parsemée de façon très sporadique de petits éclats de quartz blancs parfois à peine roses. Pas de coulée, ni de filon de quartz rose. Je me tourne vers Mohara qui s'était arrêté au café en contrebas. Il dit que ce sont des gens qui lui ont raconté. Je lui demande s'il a lui même vu le quartz rose et s'il sait ce que c'est. Il rie. Nous sommes persuadés qu'il n'est jamais venu ici. En regardant bien l'affiche, il est facile de voir que la photo a été colorée avec un outil comme photoshop. De nombreuses photos semblent témoigner de la présence de quartz rose sur internet. Nous n'avons rien vu de tel ! Arnaque ou aberration chimique ?

  1. Puce Pas de déjeuner. J'avais déjà observé lors de précédents voyages que lorsque nous ne proposons pas de nous arrêter pour déjeuner, cela ne vient pas à l'esprit de Mohara de le proposer.

Route pour Habarana.

Arrivée à l'hôtel Hashti. Nous découvrons que l'hôtel est en travaux: Nimal est en train de construire une étage supplémentaire de chambres, au dessus duquel il construit une salle de réception pour mariages, ce qui  est  difficilement conciliable pour un hôtel de tourisme. Fils électriques, tuyaux, ciments, traces de peintures, poussière partout. En face du restaurant un énorme chantier de construction de piscine avec bétonneuse. Lorsque nous avons proposé de réserver cet hôtel, parce que nous l'avions connu précédemment dans de meilleures conditions, Mohara s'est abstenu de nous prévenir qu'il était en travaux, alors qu'il le savait.

Nimal a beau être gentil et honnête cela n'empêche pas que son hôtel n'est pas prêt pour l'instant à accueillir des touristes en vacances.  Dîner à l'hôtel.

Jour 6 -21/08- Habarana - Kaudulla - Habarana 

Voyant que Mohara ne se bougeait pas trop pour trouver des villages où nous pourrions rencontrer des artisans,comme je l'avais souhaité,  j'ai demandé à Nimal s'il en connaissait. Presque tous les Jeep operators d'Habarana organisent des Village Safari à des prix exorbitants (50$), avec photos montrant des potiers, des forgerons, des tisseurs. Tout le monde vend ce genre de visites, mais personne ne sait où elles se trouvent !

Nimal se renseigne et donne des indications à Mohara qui va passer la matinée à se perdre, à chercher jusqu'à ce que nous tombions sur quelqu'un qui semble informé.

Nous finissons par visiter une coopérative de tissage créée dans le cadre d'un projet d'aide pour les femmes de la région, le Handloom Village Project de Namalpura, mis en place par le Département du développement Industriel. Après avoir reçu une formation, les femmes accèdent aux métiers à tisser traditionnels mis à disposition par le département. Elles tissent des saris, des cousins, des nappes, des rideaux, en rayonne, en soie ou en coton. 16 femmes travaillent dans cet atelier, essentiellement des personnes d'un certain âge parce que "les jeunes femmes tombent enceintes et sont souvent absentes pour des raisons familiales". Elles gagnent 300 roupies par jour (1,63€). Elles sont sous la supervision de Manjula, la chef qui gagne 30 000 roupies par mois(163€). Un produit fini coûte à la sortie de l'atelier environ 2000 roupies, mais elles ne savent pas combien le produit est vendu dans les magasins d'état.

  1. Puce Déjeuner à l'hôtel Hashti

L'après midi, nous avions prévu un safari dans la réserve de Minneriya, connue pour le nombre important d'éléphants sauvages qu'elle recèle. En cette saison les safaris ont lieu dans la réserve de Kaudulla.

Nous découvrons que les mêmes éléphants migrent d'une réserve à l'autre deux fois dans l'année, en passant par le couloir des  éléphants de Ritigala.

De juillet à septembre/octobre, ils seraient à Kaudulla. Le reste de l'année à Minneriya. Entrée 1750 roupies par pers, location de jeep 5200 roupies.

Après avoir roulé 40 minutes sur la route nous atteignons l'entrée de la réserve. Stupéfaction: des dizaines et des dizaines de jeeps attendent leurs chauffeurs partis en quête du ticket d'entrée. Plus d'une demi heure d'attente. Nous sommes la 177ème jeep à entrer dans la réserve cette après midi.

Une quinzaine de minutes de route sur une piste forestière pour atteindre une immense prairie bordant un lac artificiel (les troncs d'arbres qui émergent laissent supposer que le réservoir a été créé il n'y a pas très longtemps).

De nombreuses hordes d'éléphants vont et viennent de la prairie au lac et du lac à la prairie. Un troupeau de vaches partagent le plateau avec les pachydermes. Nous avons compté environ 70 éléphants sur ce plateau, dont un très beau tusker avec de magnifiques défenses.

Nous avons aussi compté près de 200 jeeps !

Ayant l'habitude de safaris en Afrique, nous sommes scandalisés par le comportement et l'incivilté des chauffeurs Sri Lankais.

Ils n'ont aucun respect de la vie sauvage, aucune règle en matière d'approche des animaux et encore moins en matière de convivialité avec les autres jeeps. J'ai vu une jeep avec une équipe de tournage se faire arracher un morceau de la caméra par une jeep pressée de passer devant. 

C'est à celui qui ira au plus près des animaux, à celui qui forcera le passage pour être devant quitte à obstruer la vue même si vous êtes là depuis un certain temps. Nous les avons vu couper la trajectoire des éléphants sur trois files de jeep sur une distance de 800 mètres. A tel point que le tusker s'est mis à simuler une charge à l'égard de notre véhicule afin de se créer un passage. Cela n'a plus rien à voir avec l'intimité d'un safari africain et les procédures d'observations d'animaux. C'est le zoo de Thoiry à grande échelle.

Tous les habitants de la région semblent avoir acheté une jeep pour faire de l'argent sur le tourisme. Il y a en a pratiquement une devant chaque maison. Ils n'ont aucune formation, aucune éthique, aucune éducation. Pour amortir la jeep et continuer à faire de l'argent, après le safari "éléphants", ils proposent des "villages safaris" au cours desquels ils baladent les touristes dans des villages, à la rencontre de villageois que l'on photographie à la sauvette. Aujourd'hui les villageois attendent les touristes comme des figurants dans un parc d'attraction avec balade en charrette à boeufs (bullok) ballade en catamaran sur le réservoir, cours de cuisine, cours de danse par les filles du village et repas en famille.

On retrouve le même fonctionnement dans les safaris marins pour traquer les baleines et les dauphins, ou exposer des tortues, avec ici des conséquences beaucoup plus dramatiques pour les cétacés et les mammifères marins.

Contrairement au Canada et autres pays qui pratiquent ces observations avec des règles très strictes, au Sri Lanka c'est n'importe quoi, but money.

De retour à l'hôtel, Nimal qui s'était renseigné, nous emmène voir un vieux forgeron: Aberathna, 60 ans, dans le métier depuis 30 ans. Nous passons la fin de l'après midi à le regarder travailler pendant qu'il nous raconte son histoire. Nimal faisant la traduction. Il abandonné le vieux soufflet mécanique pour un soufflet électrique pour activer la braise. Faire une lame de couteau coûte 300 roupies(1,60 €).Nous lui  en commandons une en demandant qu'il la remette à quelqu'un qui en a besoin.

Il est seul, sa femme est décédée, il n'a pas de famille. Il pratique fièrement un de ces derniers métiers qui vont disparaître grâce ou à cause de la mondialisation. Il regrette de ne pas avoir d'apprenti à qui transmettre son savoir, il est conscient qu'il fait partie des derniers forgerons du Sri Lanka.

Bientôt les villageois ne viendront plus faire fabriquer leurs outils chez lui (couteaux, cerpes, binettes, houes, machettes, barre à mine, etc....) ils les achèteront made in China dans le supermarché du coin.

Comme Jesuthasan, comme Anthony, le savoir faire d'Aberathna est sa raison d'être, son lien social, la raison pour laquelle il se lève tous les matins. Ce constat ne doit pas occulter  que dans de nombreux pays du monde, le "petit peuple" ne bénéficie pas de protection sociale, ni de retraite. Cela veut dire qu'il devra travailler jusqu'à son dernier souffle, s'il veut manger, payer ses médicaments, son électricité et son loyer s'il n'a pas la chance d'être propriétaire. S'il lui arrive d'être malade il ne touche rien, et s 'il n'a pas de famille pour l'aider, c'est la rue, la misère totale, la fin rapide.

En fin d'après midi, une famille à qui j'avais recommandé cet hôtel avant de savoir qu'il était en travaux et qui est passée par Mohara pour la réservation arrive. Surprise comme nous de ce qu'elle découvre.

En début de soirée pour couronner le tout panne d'électricité propre à l'hôtel. Plus d'éclairage, plus de climatisation, plus de repas.

Nous allons dîner à l'extérieur dans un hôtel tenu par le frère de Nimal : le Mihini retaurant & hotel à quelques centaines de mètres. Un petit hôtel très correct avec 4 chambres confortables et soignées. Prix un peu élevé: 45$ en basse saison, 50$ en haute saison. 5500/6000 roupies auraient été plus approprié, en comparaison avec de nombreux autres hébergements.

Pendant le repas nous demandons à Mohara ce qu'il a l'intention de faire pour  la famille avec enfants restée à l'hôtel. Plutôt que de contacter la famille, il contacte leur chauffeur pour qu'il demande s'ils veulent changer d'hôtel. Le chauffeur(Amila) aurait répondu "not yet"(pas encore). Surprenant.

Hotel Hashti l'électricité a été provisoirement rétablie par un branchement de fortune, avec des variations de tension qui coupent régulièrement la climatisation.


Jour 7 -22/08- Habarana - Batticaloa  137 km

Ciel couvert  34°

Au moment du petit déjeuner je vais à la rencontre de la famille à qui j'avais recommandé cet hôtel, afin de me présenter et de m'excuser. Ce qu'aurait du faire également Mohara !

La mère est à la recherche d'un autre hôtel ne souhaitant pas passer une seconde nuit dans celui-ci. Je lui demande si le chauffeur la contactée hier soir pour lui proposer de changer d'hôtel : non !

Je luis explique que Mohara avait téléphoné devant nous. Ne parlant pas cingalais nous ne savons pas ce qu'il s'est dit exactement, le chauffeur aurait dit que la famille ne souhaitaient pas changer pour l'instant. Elle confirme que c'est faux. Elle aurait déjà souhaité changer hier soir.

Elle me dit aussi que depuis le début de leur voyage elle demande à aller déjeuner dans des restaurants locaux et que le chauffeur refuse, prétextant des problèmes d'hygiène. Nous déjeunons tous les jours dans des restaurants locaux et n'avons jamais eu de problème, à conditions de rester vigilants.

Je promets de voir cela avec Mohara dès qu'il apparaitra. Il arrive une fois que la cliente et sa famille sont parties en excursion.

Nous lui expliquons la situation, insistons pour qu'il trouve un nouvel hôtel pour cette famille. Sachant que son frère avait des disponibilités nous faisons appel à Nimal, demandons qu'il négocie avec son frère une chambre pour cette famille sans frais supplémentaires. Il s'en occupe. Nous demandons à Mohara de contacter son chauffeur pour lui demander de respecter le souhait de ses clients qui est de déjeuner dans des restaurants locaux. Nous informons nous mêmes la famille du changement d'hôtel.

Mohara nous stupéfait par son manque de réaction, sa négligence. Nous pensions qu'il était comme cela avec nous parce que nous sommes amis, mais il est comme cela avec ses clients. Inimaginable.

Je commence à me sentir mal par rapport à toutes les personnes à qui je l'ai recommandé.

Route pour Batticaloa.

Sur la route nous nous arrêtons pour visiter une atelier de vannerie, à la hauteur de Sewanapitiya.

Upale et sa femme Nilante fabriquent et vendent des objets usuels en rotin, cannes, bambou et d'autres matériaux naturels se prêtant au tressage: étagères, fauteuils, paniers, dessous de plats, set de table, stores, cuillers en noix de coco, cordes en fibre de coco et les fameux appareils en bois pour faire des strings hoppers: les wangedi, fabriqués par un autre artisan. J'en choisis un qui a trois fonction: string hoppers, spaghettis de riz ou de millet rouge et muruku, snacks apéritif local.

En chemin nous croisons la route de coupeurs de rondins qui vont en vélo chercher du bois dans la campagne pour le vendre en ville, transformant leur vélo en pyramide à l'équilibre précaire.

Nous nous arrêtons pour découvrir un autre métier du système solidaire. Si le forgeron crée le couteau ou l'outil en martelant une pièce de métal, il faut ensuite aller chez le menuisier qui fera les manches. Youssef semble exceller dans l'art de fabriquer ces manches qui s'ajusteront au millimètre près aux outils qu'on lui apporte. Lui aussi tire l'essence de sa vie de l'art dont il est dépositaire. Sans pouvoir se dire qu'un jour quelqu'un prendra le relai.

  1. Puce Nous nous arrêtons au temple hindou Santhively Pillaiyar Kovil, de Batticaloa malheureusement fermé, dont les murs extérieurs et le gopuram sont une véritable bande dessinée en 3 D. A la différence des temples hindous du centre de l'île, celui a conservé ses couleurs chatoyantes.

  2. Puce Déjeuner en ville fried rice vegetables + bouteille d'eau et excellent thé au lait; 600 roupies(3,25€) pour 3.

Arrivés à la guesthouse, nous demandons au propriétaire ce que nous pouvons visiter d'authentique dans la région, en dehors du fort, sachant que Batticaloa regorge d'ateliers intéressants à découvrir. Mohara était censé se renseigner, mais cette année, il est hors service. 

Rajah propose d'appeler le guide Ignatious qu'il connait, et qui fait faire des tours en bajaj aux touristes dans la ville et dans les environs pour 1500 roupies.

Nous lui expliquons que nous voulons voir des potiers, des tisseurs, des tresseuses de feuilles de palmier(palmyrah)...il nous fait perdre 45 minutes aller et 45 minutes retour pour nous emmener à l'extérieur de la ville découvrir une usine de chaussures de sport, heureusement fermée. Il nous restera juste le temps de visiter une famille dont la fille, Mathivathani, tresse les feuilles de palmiers pour faire des chapeaux, des paniers, des nattes, des boites, des fleurs. Le guide insistant lourdement sur le fait que cette famille est très pauvre, qu'elle n'a que ça pour vivre etc...jusqu'à ce que nous achetions ou laissions un billet...

Rajah demande ce que nous voulons pour le petit déjeuner. Il propose des oeufs, des toasts et une assiette de fruits.Parfait. Mohara intervient et dit que nous préférons un petit déjeuner Cingalais !

Dîner dans la chambre, soupe en sachet, céréales de secours, fruits du marché.

Hamsaam Villa, petite guesthouse un peu en retrait derrière l'hôtel Riviera Resort, à quelques pas de la lagune.


Jour 8  -23/08- Batticaloa - Kalmunai - Hingurana  84 km

Beau temps le matin très chaud 34°  Pluie et orage l'après midi 33°

J'avais demandé à Mohara au mois de mars de procéder à la réservation du bateau de 06h30am pour faire le safari de Gal Oya. Les bateaux étant peu nombreux et l'horaire très spécifique si on veut voir les éléphants nager, il semblait important de réserver. Je renouvelle ma vérification, il répond que l'on verra à la guesthouse.

La région de Batticaloa et de Kalmunai est une région a forte densité musulmane spécialisée dans le tissage à l'ancienne avec des vieux métiers à main (handloom).

Nous prenons la route côtière (A4) pour Hingurana, en traversant de paisibles villages aux couleurs chatoyantes

  1. Puce Il se construit des temples et des mosquées partout. Nous visitons un temple hindou récent dédié à Ganesh,dont l'imposante statue ne peut qu'attirer le regard lorsqu'on prend cette route : le Kompuchanthi Pillaiyar kovil, de Thettativu, village proche de Kaluwanchikudy.

Débauche de couleurs, de fresques, d'imagerie populaire, de symboles. L'idéal serait d'être accompagné d'un responsable du temple pour se faire expliquer la signification de ces statues et de ces peintures murales.

Nous nous arrêtons sur le pont de Priyakallar pour regarder les pêcheurs lancer leur filets dans la lagune. Ils pêchent à l'épervier. Méthode de pêche traditionnelle que l'on retrouve un peu partout dans le monde.

C'est le geste et l'ouverture du filet qui sont spectaculaires.

Somasantharm nous explique comment il fait. Sa pêche est très fructueuse. Ses poissons n'attendent pas longtemps pour être vendus, de nombreuses voitures s'arrêtent pour acheter du poisson frais.

Nous traversons Kalmunai sans aucune réaction de Mohara à qui j'avais demandé de trouver une atelier de tissage. Avant de quitter Kalmunai, je lui demande d'arrêter la voiture. Je me rends dans plusieurs magasins de tissus de la rue principale. Un commerçant m'indique que c'est à Maruthamunai qu'il faut aller parce c'est là qu'il y a le plus de familles de tisseurs à domicile.

Je demande à Mohara de faire demi tour. A peine entrés dans Maruthamunai, nous interpelons un vieux commerçant qui nous indique l'adresse d'un handloom à domicile. Il y a 2000 familles qui vivent du tissage dans la région.

Nous rencontrons celle de Hafeel, 285 Jinnah Road. Une petite impasse où l'on entend le cliquetis de navettes qui vont et viennent.

Hafeel nous accueille avec une boisson fraîche (EGB) Il possède deux métiers à tisser. Il fait des sari, des sarongs, des nappes et du tissus d'ameublement.

Ahmed, son frère est en train de faire des sarongs en coton avec de jolies couleurs. Je lui en commande un. Il faut 45 minutes pour faire un sarong. Alors que la plupart des sarongs vendus dans les boutiques sont fabriqués industriellement en Inde, je vais avoir un sarong en coton fabriqué au Sri Lanka à la main.

Selon la qualité du tissage un sarong revient entre 600 et 1000 roupies (3,50€ à 5,50 €). Pendant que Abdul Latheef (un autre tisseur qui travaille ici)prenait son déjeuner, Atheef, un neveu de Hafeel est venu tisser et montrer ce qu'il savait faire. Impressionnant pour un garçon de 9 ans.

  1. Puce Déjeuner à Kalmunai au Halthab Hotel, propre et correct. Riz sauté légumes et oeuf, bouteille d'eau et thé au lait 450 roupies(2,45€) pour 3

Continuation vers Hingurana. Mohara a contacté le propriétaire de la guesthouse de Hingurana pour savoir ce que nous pourrions visiter dans la région.

Lassantha lui avait indiqué une adresse de tisseur, qu'il a oubliée et l'adresse d'une coopérative de potières que nous visitons avant d'arriver à Hinguruna.

Il s'agit à nouveau d'un local et de matériel mis à disposition de familles pauvres, par le département de développement rural pour leur permettre de vivre grâce à un travail. Les potières : Chandra Kumari tourne les pots d'argile, pendant que Keri Ethana façonne le fond des pots. La cuisson se fait sous un tas de paille enflammé. De nombreux pots sont abîmés durant la cuisson. Une autre femme polit les pots une fois cuits, afin de leur donner la patine finale.

Elles font environ 100 pots par jour, qu'elles devront ensuite cuire en les empilant sous de la paille. L'argile est extraite gratuitement, les pots sont vendus sur le marché local (3pots=100-roupies). Chaque personne qui travaille dans cette coopérative doit verser un loyer de 730 roupies par mois à l'état.

Nous arrivons à Hingurana après de nombreux détours, en fin d'après midi, sous la pluie.

Je demande où en est la réservation du bateau pour la visite de la réserve de Gal Oya le lendemain. Il n'y a pas eu de réservation. Lassantha voyant mon désarroi intervient et appelle lui même le bureau des réservations. Pas de chance il n'y a plus de places disponibles sur le bateau de 06h30. Il en reste pour le bateau de 09h30. Mohara dit que c'est la même chose. Lui même et de nombreux internautes m'avaient dit que le meilleur moment pour voir les éléphants nager était 06h30. Je perds mon contrôle et affirme que je commence à en avoir assez de sa négligence. Cela lui déclenche un fou rire.

Il vient de me perdre définitivement comme ami.

Dîner dans la guesthouse. Agréable repas préparé par Mali, la femme de Lassantha, en plus de son travail de bureau en ville.


Gambeera Rest & Guest. Sympathique petite guesthouse, pas chère et confortable.


Jour 9 -24/08- Hingurana - Inginiyagala(Gal Oya tank) - Hingurana   20 km 

alternances d'éclaircies le matin, 32,8 ° pluie et orage en fin d'après midi

A regret nous acceptons de prendre le bateau de 09h30. Lassantah dit qu'il y a 20 à 30 minutes de route pour aller d'Hingurana à l'embarcadère de Inginiyagala.

Nous partons à 08h30. Mohara n'ayant pas retenu la route indiquée par Lassantah, nous mettons une heure pour arriver sur place. Pas de chance il ne trouve pas le comptoir de vente des tickets ni l'entrée de l'embarcadère. A 09h45 nous n'avons toujours pas trouvé l'entrée de la réserve et avons loupé le départ du bateau de 09h30. A bout de nerf, nous lui demandons de nous ramener à la guesthouse. C'est trop ! Nous ne le supportons plus.

  1. Puce Déjeuner à la guesthouse.

L'après midi, Lassantha nous emmène à Niyuguna à la rencontre de villageois qui fabriquent le curd : yaourt de lait de bufflesse. Cela prend une bonne partie de l'après midi. Ici encore le travail est basé sur l'économie solidaire. Chacun a sa fonction. Le fermier élève les bufflonnes et les trait. Il vend son lait aux familles qui font le curd, qui vendent le produit fini aux coopératives ou aux vendeurs de curd de bord de route

Wasante et Angela Madurasa achètent le lait 400 roupies le bidon de 5 galons (22 l env) et les pots d'argile 20 roupies pièce. Ils font environs 100 pots de curd par jour, tous les jours. Ils font chauffer entre 3 et 5 bidons de lait dans une grande marmite, posée sur un feu de bois à l'extérieur. A l'aide d'un thermomètre ils contrôlent la température et arrêtent le feu une fois que le lait a atteint 80°. Pasteurisation et non stérilisation pour préserver les enzymes.

Il faut ensuite le laisser refroidir jusqu'à ce qu'il atteigne 42°. Pendant ce temps ils nous présentent leur jeune fils qui est un champion local de karaté.

Ils nous montrent également leur production de champignons qu'ils cultivent sur des sacs de sciures dans un abri de toile pour le vente locale.

Une fois le lait à 42°, Angela dilue du yaourt de la tournée précédente dans un récipient avec le lait avant de verser la préparation dans les pots d'argile qui resteront une nuit dans une pièce fermée où la température est constante au environ de 40°. Le curd sera bon à être recouvert du papier avec leur marque de fabrique et à être vendu le lendemain matin.

Retour et Dîner à la guesthouse.

Gambeera Rest & Guest


Jour 10 -25/08- Hingurana - Siyambalanduwa - Pottuvil - Buttala - Tissamaharama .  46 km (A25) + 32 km (A4) + 87 km(A 4) + 63 km(B35)    

Beau temps, venteux 33°

Bonne et belle route à travers la  campagne. Jolis paysages.

A Siyambalanduwa, Mohara propose de rencontrer un ami qui est meunier. Première initiative depuis le début du circuit. Avec plaisir, pourquoi pas !

Gunapal est meunier. Il utilise des moulins électriques pour polir le riz (enlever l'écorce afin que les grains soient blancs). Le son de riz est vendu pour l'alimentation animale. Il peut aussi moudre le riz pour en faire de la farine. Comme il n'y a que deux saisons de récolte de riz, il mout également le millet rouge pour faire de la farine, et la chair de noix de coco, une fois séchée au soleil, pour faire de l'huile vierge extraite à froid.

La pulpe résiduelle sert au fourrage pour les vaches. Cela sent tellement bon. Dommage que le lait n'ait pas le goût de noix de coco.

Les clients apporte la matière première, lui se contente de moudre.

Lorsqu'il n'a pas de travail, pour avoir un revenu d'appoint comme d'autres hommes de la région, Gunapal, travaille dans la rivière à l'extraction de sable. Il recueille du sable sédimentaire, parfois en plongeant, il le conditionne dans des sacs et le vend pour les constructions.

Nous souhaitons aller à Pottuvil visiter un village assez original de maisons rondes et colorées que nous avions aperçues lors d'un précédent voyage, l'inspector Eatham community.

C'est un village qui a une histoire, marqué par la sécheresse, la guerre, le tsunami. Sa reconstruction a tété organisée par des ONG, qui ont choisi ce mode de construction.

Les maisons circulaires en forme de dôme se révèlent être une solution au climat chaud et sec de la région et promettent d'être résistantes aux tsunamis.

L'histoire de ce village de maisons en forme de dôme a commencé avant le tsunami, lorsque les 280 familles de l'inspector Eatham community ont été forcées de quitter leur village en 1990 en raison de la guerre et de la pénurie d'eau. Ils ont été réinstallés à Komarai, où ils ont été confrontés au tsunami de décembre 2004, ce qui les a forcés à quitter leur village adoptif à la recherche d'un abri avec des proches et des amis.

La peur d'un autre tsunami les a poussé à revenir vers leur village d'origine où des conditions désastreuses comme la pénurie d'eau et le manque de logements convenables les attendaient.

Ces habitations d'un autre monde sont réputées pour leur polyvalence et la simplicité du processus de construction qui nécessite un minimum de main-d'œuvre qualifiée et de matériaux de construction. Elles ont été introduites dans le pays par Solid House Foundation. Elle sont construites avec un cadre pneumatique réutilisable, produit par BingFo aux Pays-Bas et transporté à l'emplacement alors que d'autres matériaux avaient été achetés localement. Des blocs de terre stabilisés comprimés ont été utilisés pour les parois droites supplémentaires qui séparent les espaces intérieurs.

Elles comprennent un séjour, deux chambres, une cuisine et une salle de bain attenante. Un réservoir de récolte d'eau de pluie pour chaque maison a été introduit pour palier à la pénurie d'eau. En fonction de l'éducation et du niveau de vie des habitants, elles sont plus ou moins bien entretenues, plus ou moins bien aménagées. Si au début elles se demandent ce que nous venons faire là, nous découvrons souvent le plaisir qu'ont ces familles à ce qu'on s'intéresse à elles, à leur histoire, à leur mode de vie.

  1. Puce Pas de déjeuner. Nous omettons volontairement d'en parler. Rien ne se passe.

Route pour Tissamaharama. Cette route regorge de sites à visiter que nous avions déjà vus à deux reprises: le Modu Maha Vihare, le Maligawila et le Dematal Vihara, le photogénique Dematamal Viharaya de Helagama(Okkampitiya).

Pour changer nous prenons la route (B35) de Buttala à Kataragama.

Route sauvage qui traverse la partie ouest du parc de Yale. A l'entrée des boutiques vendent des water melons. C'est parce que des éléphants sauvages bloquent la route pour mendier de la nourriture. Il arrive qu'ils refusent de se déplacer si on ne leur donne rien. Dès qu'ils ont quelques bananes ou water melon à se mettre sous la dent, ils se montrent compréhensifs et dociles.

Nous avons l'occasion d'en rencontrer 4 en l'espace de 45 km.

  1. Puce Nous visitons le temple de Sella Kataragama, différent et moins intéressant que le Maha Devale de Kataragama. Nous arrivons en pleine fête hindoue (anniversaire de la naissance de Ganesh) pour assister à de véritables scènes d'hystérie collective de la part d'hommes qui portent une statue de Ganesh sur un palanquin. Dès qu'ils lèvent le palanquin, ils se mettent à hurler comme si il y avait une émeute. Il s'agit pour la plupart de brahmanes, torses nus et en pagne, gras pour les plus âgés, bodybuildés pour certains jeunes(le fitness est à la mode actuellement au Sri Lanka), généralement pas très sereins, ni très "sages". On est loin de la sagesse orientale. Le cortège s'ébranle d'abord dans le temple dont le gopuram est en construction, puis fait le tour du temple entrainant une foule de pèlerins impressionnante. Il traverse une rivière. Une fois sorti de l'enceinte du temple il est accompagnés de deux éléphants, d'écoles de danses et de musiciens.

Il est intéressant de découvrir la vie qui s'organise autour des temples majeurs : comme de nombreux pèlerins viennent de loin, ils vont devoir manger, acheter des offrandes, et aussi un tas d'objets inutiles qui serviront à se souvenir. Comme partout ailleurs dans le monde, de n'importe quelle religion, le tourisme religieux(pèlerinages) est l'occasion de dépenser et gagner beaucoup d'argent.

En plus des nombreux restaurants populaires, de nombreuses échoppes proposent les légumes et les fruits et de nombreuses confiseries que l'on trouve habituellement sur les marchés. On y trouve aussi du bois pour faire du feu et cuire ces aliments. Et puis il y a toutes ces boutiques de gadgets religieux, de fanfreluches, de jouets, de peluches, de cousins, de bibelots, de fleurs en plastique, le tout made in China.

Nous avions déjà demandé à Mohara lors de nos différents voyages de nous faire découvrir des spécialités sucrées Cingalaises comme le faluda, le kalu dodol, le Wattelapan. A chaque fois il répondait "later". Nous avions fini par croire que c'était des produits démodés, en voie de disparition.

Le kalu dodol est une sucrerie très populaire dans les boutiques destinées aux pèlerins autour des complexes religieux comme celui-ci. Nous avons eu droit à une dégustation. Bon, mais sans plus.

Arrivée à l'Elephant Camp Guesthouse de Tissamarahama.

Depuis notre dernière visite, il y a eu quelques changements. Un étage à été ajouté, multipliant la capacité d'hébergement par deux. La salle à manger a été déplacée parce que le bruit gênait les aficionados de tablettes numériques. Les chauffeurs n'ont plus le droit de prendre le repas avec les clients. Mais l'accueil de Jaya et de Anoma est toujours aussi chaleureux.

Ayant prévu de faire un safari à la journée avec leur jeep, nous faisons une dernière mise au point, au niveau des repas inclus (petits déjeuners et déjeuners) qu'ils doivent commander.

Lorsque je demande s'il est prévu un repas pour Mohara, Jaya me répond qu'il ne vient pas. Nous rencontrons Mohara, qui nous dit que c'est Jaya qui ne veut pas qu'il vienne. Je retourne voir Jaya pour lui demander des explications. Il me répond qu'il a demandé à Mohara s'il allait en safari, il lui a répondu qu'il ne savait pas. Il a interprété cette réponse comme négative.

Nous voilà au centre d'un malentendu entre Jaya et Mohara. Jaya hausse le ton, Mohara bafouille. Finalement Jaya dit qu'il va commander des repas pour Mohara.

Ce n'est pas la première fois que je suis confronté à ce genre de situation avec Mohara qui se met en position de victime suite à des malentendus qu'il crée, souvent au niveau de ses hébergements, de ses repas.  Il semble qu'il y a un contentieux entre Jaya et Mohara que j'avais repéré lorsque je recommande cette guesthouse à des voyageurs pour laquelle Mohara refuse de faire une réservation, proposant systématiquement un autre établissement et une autre jeep.

J'ai d'ailleurs du faire ma réservation moi-même, comme dans quelques autres établissements qui refusent de passer par Mohara. Ce sont en général des hôtels qui ne fournissent pas la chambre et les repas gratuitement aux chauffeurs. J'ai tenté d'en parler. Il reproche à Jaya d'avoir refusé que l'un de ses chauffeurs prenne ses repas avec les clients.


Jour 11 -26/08-  Tissamaharama - Yale - Tissamaharama

Safari toute la journée dans la réserve de Yale : de 05h00 du matin à 18h00 l'après midi. Ce n'est pas évident : une seule pause "toilette". Notre chauffeur est le même que la  dernière fois : Janaka.

Sur la route pour rejoindre l'entrée du parc, c'est une véritable course automobile (James Dean n'aurait pas fait mieux) : c'est à celui qui arrivera en tête pour être dans les le premiers à acheter les tickets d'entrée et à entrer dans le parc. Pure folie !

Ensuite c'est 45 minutes d'attente pour obtenir les tickets : plus d'une centaine de jeeps sur le starting block, et enfin la ruée vers la réserve. Il y a plus de touristes locaux que de touristes étrangers. Normal ils paient 10 fois moins cher.

  1. Puce Petit déjeuner à 09h00 et déjeuner à 13h00. le chauffeur prépare le pic nique sur une aire de repos au bord de la mer. Le seul endroit où l'on peut aller aux toilettes.

Les jeeps tournent inlassablement autour que quelques points d'eau où un léopard serait supposé venir s'abreuver.

Nous avons vu quelques crocodiles, quelques cochons sauvages, quelles daims, deux paons, un éléphant, un aigle qui mange un serpent, des ibis, c'est tout. Nous avons attendu 2 heures au bord d'une marre d'eau réputée pour son léopard, en vain.

Nous avons observé un éléphant qui se badigeonnait de boue méticuleusement, avec une précision incroyable pour ne laisser aucun espace de peau à découvert.

Est-ce du à la sécheresse ou à d'autres problèmes (braconnage, mauvaise gestion, incompétence à tous les niveaux des chauffeurs de jeep ?), la faune de ce parc semblent beaucoup moins fournie que les années précédentes. En une journée nous n'avons pratiquement rien vu.

Comme à Kaudulla, nous avons été choqué du comportement des chauffeurs de jeeps. Ils ne respectent pas les distances de sécurité avec les animaux. J'ai vu deux jeeps rouler à côté d'un éléphant qui marchait sur la piste, à à peine 60 centimètre de l'animal. C'est un stress pour l'animal. C'est aussi un animal sauvage qui peut réagir de façon imprévisible. Sans recul on ne pourra rien faire. Pure inconscience.

J'ai vu des jeeps en double file sur une centaine de mètres bloquer le passage d'un éléphant qui voulait se rendre au réservoir pour se rafraîchir. L'animal se balançait comme s'il réfléchissait à comment surmonter cet obstacle. Ce qu'il a fait avec beaucoup de douceur et d'intelligence. En Afrique de tels comportements auraient provoqué une charge systématique de l'animal.

C'est ce qui me fait dire que les éléphants sauvages Cingalais sont davantage bouddhistes(sages et respectueux) que les gens qui les entourent.

J'ai vu des jeeps s'immiscer devant nous alors que nous attendions un léopard qui se faisait attendre, comme si nous n'existions pas.

Ce dernier safari m'amène à décider de ne plus jamais faire de safari au Sri Lanka, parce que sans intérêt, sans règle, sans éthique et très cher pour ce que c'est. Nous annulons le safari prévu le lendemain matin à Bundala.

Anoma, la femme de Jaya ouvre un atelier de cours de cuisine Sri Lankaise: 500 rps le cour. Elle va avoir du succès, elle a fait l'objet avec 3 autres femmes d'un livre de recettes réalisé par un surfeur australien Jon Lewin : http://thelocalscookbook.com/

Dîner à Elephant Camp Guesthouse. Nous avions prévu d'aller passer la soirée au Maha Devale de Kataragama. Cette journée de tape-cul inutile nous a fatigué.

Jour 12 -27/08-Tissamaharama - Kirinda - Hambantota - Haputale  168 km 

Beau temps venteux de plus en plus chaud 36,5° Pluvieux à Haputale

  1. Puce N'ayant pas à faire le safari de Bundala, nous souhaitons revoir le temple Kirinda Raja Maha Viharaya.

Alors que nous avions vu ce temple désert, il attire aujourd'hui une foule nombreuse de touristes locaux.

Le cadre est toujours aussi agréable, en dehors du fait qu'il faut parfois patienter longtemps que les locaux aient fini leurs selfies. Nous découvrons qu'à l'instar du Vietnam, les Sri Lankais sont fanatiques de selfies. Ils se prennent en photo partout, tout le temps. C'est vraiment devenu une "maladie narcissique" internationale. L'océan vu de ce temple est impressionnant .

Insatisfait des kalu dodol pour pèlerins testés à Sella Kataragama, sachant que c'est la spécialité de Hambantota, j'avais demandé à Jaya s'il savait où trouver les meilleurs. Il m'a dit qu'il fallait aller dans la vielle ville chez un confiseur musulman, ce sont les seuls à faire de bons kalu dodol.

Comme nous avons du temps devant nous, nous allons à Hambantota (37 km).

En route nous nous arrêtons pour faire des photos de marais salants. Je me fais éconduire par des gardes qui me rappellent que ce sont des propriétés privées qu'il est interdit de photographier. Interdiction de photographier des marais salants !

Mohara dit que depuis le tsunami (2004) les vendeurs de kalu dodol se sont repliés sur la voie express(main road).Nous demandons à aller dans la vieille ville. Il fait mine de se renseigner et affirme que les vendeurs de kalu dodol sont sur la main road. Nous y allons pour découvrir que ce sont des boutiques de confiseries générales, comme au temple, tenues par des hindous ou des bouddhistes.

Ce ne  sera plus jamais "later", c'est "ici et maintenant".

Nous exigeons de revenir dans la vielle ville et de chercher un confiseur musulman. Nous obtenons enfin une adresse. Une famille musulmane qui fabrique des kalu dodol, et les vend à domicile. Nous testons : un régal, rien à voir avec ceux des confiseries pour temples et bords de route. Nous en prenons un kilo(500 roupies). L'adresse M.N.S. Nizamiya, n° 13 Jail Street, Hambantota. Nous confirmons que cela se conserve au moins un mois après la confection.

  1. Puce Ils nous indiquent un petit restaurant musulman à proximité pour le déjeuner où nous pourrions tester le faluda (falooda): Royal Bakery and family restaurant, Barak street. Riz sauté aux légumes, bouteilles d'eau + 1 fadula, 520 roupies pour 3 (2,80€)

Le fadula n'est pas génial : du lait,  de l'eau, du sirop de rose, de la glace vanille et des vermicelles colorés, il manque la gelly ou le tapioca, les graines de basilic (basil seeds)ou casa casa(cingalais) ou Sabja(hindi)- différentes des graines de Chia.

Route pour Haputale (A2 + A4 122 km) où nous arrivions en début d'après midi.

Sur la route un peu avant Wellawaya, nous rencontrons Ramani qui gagne sa vie en vendant des jus d'orange frais au bord de la route. 50 roupies(0,25€) le grand verre (400 ml). Pour éviter les ennuis digestifs, nous lui donnons notre bouteille d'eau minérale, à laquelle elle mélange le jus de ses oranges fraîchement pressées, un peu de sucre et un peu de sel. C'est la tradition de mettre un peu de sel dans les jus d'agrumes. Il faut éviter les glaçons qui sont fait avec l'eau du robinet. Un régal.

Un peu plus loin sur la route avant d'arriver à Ella une potière (Vijaya Lechchime) attire notre attention, elle tourne un pot d'argile. Nous nous apercevons rapidement qu'elle est différente des potières rencontrées dans les villages. Elle est installée au bord d'une route très fréquentée. Elle hèle les touristes, les emmènent derrière sa boutique pour mendier de l'argent de façon pitoyable.

Nous passons par la gare d'Haputale pour connaitre les horaires de trains pour Demodara. Il y en a un à 05h00am, un train cargo marchandises et passagers à 12h05, un train à 14h-- et un autre à 16h--.L'employé est en train de jouer sur son smartphone, il n'a même pas daigné lever la tête pour nous renseigner

Arrivée au Hotel Leisure Mount View Holliday Inn. Thé et biscuits de bienvenue.

Nous sommes chaleureusement accueillis par Shehani et Chitra. L'hôtel s'est ajouté un étage. Encore plus raffiné que le premier. C'est un vrai plaisir de séjourner au Leisure Mount View.

Jour 13 -28/08- Haputale - Demodara - Haputale

Alternance d'éclaircies le matin 20°, pluvieux et chaud l'après midi 32°

  1. Puce Visite de l'Adisham Bungalow à 2,7km de l'hôtel , (30 mn à pieds, 7 minutes en voiture).

Manoir anglais construit en 1931 par le planteur Sir Thomas Villiers. Adisham a reçu des personnalités importantes de la colonie jusqu'à la retraite de Sir Thomas, après quoi elle a été vendue à Sedawatte Mills en 1949. En 1961, elle a été achetée par l'Église catholique et a ensuite été convertie en monastère. Il est intéressant d'observer que la majorité des monastères catholiques disposent d'un certain confort, derrière une façade qui se veut austère, en comparaison avec le niveau de vie locale.

La maison est bien préservée ainsi que ses aménagements et meubles d'époque. Beau jardin. Photos interdites. Les Sri Lankais photographient avec leur smartphone, personne ne leur dit rien. Il y a autant de cameras de surveillance que dans un camp militaire, autour de la maison, dans la maison, dans le jardin !

Nous allons chez Hasan le tailleur, 7 route de la Gare, pour faire coudre mes sarongs. Les Sri Lankais ne portent pas de sarong cousu, ce sont les Indiens qui le font (longhi). Mais les tailleurs ont l'habitude. Il demande 100 roupies.

Nous nous rendons ensuite à la gare pour prendre le train pour Demodara, afin de passer sur le Nine arches Bridge, avant de l'admirer dans son écrin de verdure. Le train est en panne, personne ne sait quand il sera réparé. Aucun des 3 "chefs" de gare ne fait l'effort de renseigner. Ils sont distants, désabusés, inefficaces, accaparés par leur smartphone.

Nous attendons un peu. Comme il n'y a qu'une voie, tous les autres trains sont bloqués jusqu'à la fin de la réparation.

  1. Puce  Pas de déjeuner: nous omettons volontairement de proposer une pause déjeuner. Pas de réaction !

Je propose que nous allions directement au Nine Arch Bridge en voiture, c'est à 2 km de Ella.

Nous roulons près d'une heure pour arriver à la gare de Demodara. Nous demandons à Mohara ce que nous venons faire ici. Il ne sait pas ! Il pensait que le pont était près de la gare. S'il s'était renseigné, il saurait comme moi qu'il est près de Little Adam's Peak à Ella. Nous revenons sur nos pas.

Une fois sur le site, il faut descendre un chemin à pieds pour rejoindre le pont. Mohara nous accompagne jusqu'à mi chemin et s'arrête au café Nisee. Bien qu'ayant vu que l'un d'entre nous prenait un raccourci sur la gauche, juste après le café, lorsque j'arrive il me dit de continuer tout droit. Nous nous perdons, et passons une heure à nous chercher.  

Ce pont attire de nombreux touristes locaux et étrangers, qui attendent impatiemment qu'un train surgisse du tunnel et s'envole sur le pont. Ce qui a fini par arriver. C'était le train que nous devions prendre, avec deux heures de retard.

Nous rentrons à l'hôtel. De toute façon il pleut et le ciel est descendu au niveau des habitations. On ne voit pas à 10 mètres.

Nous informons Mohara que le lendemain nous ne partirons qu'à 13h, n'ayant pas envie de le voir de la matinée. Nous ferons une randonnée à pieds dans les plantations de thé en bas de l'hôtel.

Dîner au Leisure Mount View Holliday Inn


Jour 14 -29/08- Haputale - Nuwara Eliya - Hatton - Dick Oya    85 km

Couvert le matin 29°  pluvieux l'après midi 32°

Balade à pieds dans les plantations de thé en bas de l'hôtel jusqu'aux villages de cueilleuses. Chaque groupe de maisons a son temple hindou. Toutes les maisons sont peintes avec des couleurs vivent. Elles ont toutes une parabole et des téléviseurs à écran plat, quelques meubles dépareillés. Il fait sombre à l'intérieur. La majorité d'entre elles n'ont pas de vitres. Les fenêtres sont occultées par des feuilles de plastique ou des sacs de tissu. Elles n'ont pas l'eau courante. Les familles qui vivent là sont généralement pauvres.

Sur le bord de la route, une ancienne Tea Factory, rachetée par un fermier qui l'a transformée en salon de thé fréquenté par de nombreux touristes locaux "friqués" circulant en Toyota C-HR ou en Nissan X-Trail. Il y vend du lait bio issu de ses vaches, d'appétissantes pâtisseries, et un très bon thé 200 roupies le tea pot. Opportuniste il a construit un hôtel afin de surfer sur tous les fronts du tourisme local et étranger. Fermier, hôtelier, restaurateur, nous sommes loin du système économique traditionnel !

  1. Puce Déjeuner d'excellents sandwich au Leisure Mount View avant de prendre la route pour Nuwara Eliya.

  2. Puce Un peu avant Nuwara Eliya, nous redécouvrons le temple Sri Ramajayam de Seetha Eliya, transformé. Alors qu'avant le gopuram était peint de toutes les couleurs, comme en Inde du sud, chaque statue ayant une couleur particulière, il est actuellement bichrome or et brique. Cela lui donne un air très chic.

Nuwara Eliya est de plus en plus méconnaissable. Elle est devenue une station climatique populaire avec pédalos, Jets ski, mini golf, fast food, sans intérêt.

Continuation vers Hatton(A7- 42 km) sous la pluie, avec un arrêt pour voir St Clairs falls, et un peu plus loin Devon falls, que l'on voit bien du parking de Dimbula.  Des grandes cascades dans la verdure, sans plus.

Hatton est une petite ville sans grand intérêt. Cette région est surtout fréquentée par les touristes et les pèlerins qui envisagent de faire l'ascension du Sri Prada (Adam's Peak) de Décembre à Avril.

Nous allons directement à Dick Oya pour rejoindre notre guesthouse

C'est aussi une étape incontournable si l'on veut pénétrer le coeur de l'île.

De Hatton partent des petites routes aux paysages fabuleux, elles traversent des villages où le temps semble s'être arrêté au milieu du siècle dernier, avec des gens d'une gentillesse extraordinaire.

Princess of Dick Oya. Une petite guesthouse bien sympathique. Un peu chère pour sa catégorie, en comparaison avec d'autres hébergements de même standing.

Diner sur la terrasse de la chambre, avec gros pull. Il fait humide et froid. Nous aurions apprécié la tiédeur d'une salle à manger à l'abri de l'air. Soupes de légumes et Vegetables noodles, un peu chères pour ce que c'est.


Jour 15 -30/08- Dick Oya -Bogawantalawa- Balangoda - Ratnapura 110 km  beau temps le matin 21°, couvert et pluie en fin de journée 32°

La route qui va de Dick Oya à Bogawantalawa est magnifique (B149 + B339). Elle longe le réservoir de Castlereigh, avec une alternance de plantations de thé soignées, taillées comme un jardin anglais, de vergers et des jardins d'arbres fleuris comme le flamboyant rouge vif.

Une petite église anglicane très british Christ Church Warleigh (construite grâce la générosité de William Scot en 1878), située sur le domaine de la plantation Wanarajah Estate avec un cimetière fin du 19ème début du 20ème où l'on s'aperçoit que l'espérance de vie des planteurs n'était pas pas bien grande, beaucoup de tombes d'enfants, et d'adultes décédés entre 30 et 40 ans. La malaria devait faire des ravages.

On peut y découvrir un exemplaire de la bible de 1879.

Toute la région est couverte de plantations de thé, les mieux entretenues que nous ayons pu voir au Sri Lanka.

Cherchant à apercevoir le Pic d'Adam qui se cache dans les nuages, nous empruntons la route de Dalhousie (B149).

Sur la route de Norwood à Dalhousie des groupes de cueilleuses arpentent la route avec leurs paniers pour rejoindre le point de pesée. Les contacts sont complètement différents des ceux que l'on peut avoir avec les cueilleuses de la région de Nuwara Eliya.

Nous observons comment les petits chefs leur parlent. Ils les engueulent sans arrêt, leur donnant des ordres à propos de tout. Ces petits chefs que l'on aperçoit sur les bords des routes, en train de surveiller les cueilleuses, en short avec des bottes et des chaussettes montantes à rayures. Ils ont toujours un bâton avec eux. Nous ne sommes jamais arrivés à savoir si c'était pour corriger les cueilleuses ou juste comme marque de pouvoir comme la baguette des officiers.

La route pour Dalhousie n'est pas longue, mais elle est sinueuse. Nous n'en voyons pas la fin et craignant de nous perdre encore, nous décidons de faire demi tour... il y a toujours une montagne qui cache le Sri Prada. Mohara ne connait pas du tout la région.

La région de Bogawantalawa est connue pour produire le meilleur de thé de Ceylan. Les domaines (estate) et leur tea factory se succèdent occupant tout le paysage.

Pratiquement tous sont en alliance avec Rainforest et Max Havelar Fair Trade qui se gargarisent de commerce équitable et d'amélioration des conditions de travail et de vie des employés etc...

Nous traversons Tiensin et ses écolodges hors de prix...

Alors que je prenais une de ces usines en photo de l'extérieur, j'étais à 200 mètres du bâtiment, j'ai été interpelé par des gardes qui m'interdisent de façon autoritaire de faire des photos de l'usine même de l'extérieur. J'ai demandé si c'était un camp militaire. Le long du chemin qui conduit à l'usine, des affiches rappellent les règles qui gouvernent les visites. D'autres font mention de harcèlement sexuel ! D'autres vantent les sophismes écologiques et humanistes de Rainforest et autres Fair Trades.

Nous tombons sur un groupe de cueilleuses qui n'est pas surveillé par un maton. Nous en profitons pour leur poser des questions, questions que nous posons depuis quelques années au Sri Lanka aux personnes qui travaillent dans des entreprises en partenariat avec les labels d'économie solidaire et équitable.

Leur salaire n'est pas différent des autres cueilleuses de l'île qui travaillent sans label. Donc à qui profite la redistribution ? Qu'est ce qu'on appelle équitable ?

Elles gagnent 750 roupies par jour si elles travaillent au moins 22 jours dans le mois. Au delà de 22 jours elles touchent une prime supplémentaire.

Il n'y a aucune aide pour leurs habitations, elles n'ont pas l'eau courante, et ont de réels problèmes d'eau potable. Il n'y a aucune aide pour l'école. Un jardin d'enfants a été créé, mais elles doivent payer pour y mettre leurs enfants. Un dispensaire a été mis en place mais il est tellement mal équipé qu'elles préfèrent aller consulter à l'hôpital gouvernemental. Elles n'ont pas les moyens de payer des études secondaires à leurs enfants. La plupart des hommes dépensent au moins la moitié de leur salaire en boissons alcoolisées.

A propos de Rainforest et Fair Trade, elles disent que des gens sont venus, qu'ils ont fait plein de promesses, mais qu'il ne s'est rien passé depuis.

Après avoir vu le film "le business du commerce équitable" de Donatien Lemaître et après avoir lu "Les coulisses du commerce équitable"  de Christian Jacquiau, nous ne croyons  plus aux allégations de Max Havelard, de Rainforest et consors, nous savons où va notre argent.

Nous traversons la petite ville de Bogawantalawa: fabuleux Sri Lanka du siècle dernier, des ruelles à l'ambiance chercheurs d'or, des vieilles boutiques, des gens calmes, souriants.

Je prends un étalage de légumes en photos, un vieux musulman sort de l'ombre et me prend dans ses bras comme si j'étais son fils...émotion.

Nous quittons cette petite ville à regret, et poursuivons dans les plantations.

Des travaux sont en cours sur la petite route, le 21ème siècle est en marche avec ses bulldozers et ses rouleaux compresseurs...

Nous traversons une majestueuse forêt de sapins, suivie d'une forêt encore plus impressionnante d'Eucalyptus Grandis, arbres rectilignes qui s'élancent vers le ciel, pouvant atteindre 80 mètres. Importés d'Australie, ils servaient autrefois à faire les poteaux électriques et les traverses de chemin de fer. On se sent vraiment tout petit dans cette forêt.

Même dans les villages de cette région les temples hindous ont été repeints en or et brique. Cela leur donne un caractère sérieux et très classe. Nous rencontrons Abinea, une sympathique et jolie jeune fille de Marathenna.

A l'approche de Balangoda, le changement de siècle est palpable. C'est flagrant

Nous retrouvons le Sri Lanka contemporain, avec ses boutiques d'articles sanitaires, ses cross over de luxe, qui côtoient les marchands de snacks, de samosas, de billets de loterie et les chauffeurs de bajaj.

Nous croisions le camion de l'opticien ambulant. Il est à la fois optométriste prescripteur et opticien. Il va de petite villes en villages.

  1. Puce Nous omettons à nouveau de demander une pause-repas. Nous nous demandons comment cela se passe avec les autres clients. La majorité des chauffeurs dans différents pays du monde proposent des arrêts toilette et des arrêts collations ou repas.

Pour aller de Balangoda à Ratnapura, nous avons le choix entre deux routes: une petite route qui nous nous amène encore au cœur de l'île B39 + B477 + B391 en passant par Uwella, Galabada ou la route principale A4 plus rapide, beaucoup moins authentique. Mohara opte pour l'A 4, disant qu'il vaut mieux prendre cette route. Fatigués, nous ne voulons plus négocier.

De temps à autre, Mohara fait des choses qui nous surprennent comme nous offrir une noix de coco. Par gentillesse ou pour être pardonné ? Nous ne savons plus quoi penser.

Nous traversons Ratnapura avec une pensée pour tous ceux qui ont perdu la vie ou leurs biens en mai 2017, en ville et dans les environs, lors des inondations.

Il y avait de l'eau et de la boue jusqu'à la moitié de la tour de l'horloge, cela donne une idée de ce qu'ont du vivre les habitants. Le dieu Saman, protecteur de la région semble les avoir abandonnés cette fois.


Ratna Gem Halt le propriétaire, Jayarathna, se souvient de nous et de mon commentaire sur Tripadvisor. Dîner à l'hôtel


Jour 16 - 31/08 - Ratnapura - Sri Palabaddala - Wadduwa  109 km

Beau temps le matin 26,8° à 08h00   34° à 11h00

Nous avons envie de voir le temple qui servait et sert encore de base de départ aux pèlerins qui font l'ascension du Pic d'Adam( Sri Prada = sacred foot).

Une petite route de 20 km en mauvais état nous y amène: un heure à l'aller et une heure au retour.

En route nous rencontrons un autre forgeron: Priyantha Samarawisa . Nous restons un moment à le regarder travailler et à parler de son travail. Il a une vielle forge à soufflet qu'il actionne avec un levier. Il a toujours fait ce métier, et regrette qu'aucun jeune ne veuille l'apprendre pour le pérenniser. Les jeunes ne veulent plus faire ces travaux harassants, sales, qui ne rapportent pas grand chose si ce n'est le sentiment d'être indispensable au village, à la région, jusqu'à ce que les outils et couteaux fabriqués industriellement viennent le détrôner.

  1. Puce Le Sri Palabaddala est un petit temple très photogénique avec ses quatre gardiens: Katargama, Saman, Vishnu, Vibhishana, au pied d'une montagne qu'il faut gravir avant de redescendre pour faire l'ascension du Sri Prada que l'on ne voit toujours pas de cet endroit, malgré ses 2243 mètres.

C'était le premier point de départ, des pèlerinages avant J.C. La rue est bordées de stands et de boutiques vides attendant le prochain pèlerinage.

Aujourd'hui l'accès au sommet se fait de 6 sentiers de départ: Ratnapura-Palabaddala, Hatton/Dalhousie-Nallathanni, et Kuruwita-Erathna, Murraywatte, Mookuwatte et Malimboda, beaucoup moins utilisés.

La voie la plus utilisée est celle de Hatton/Dalhousie, plus abrupte, mais plus courte d'au moins 5 km. Il n'y a pas de longs sentiers à parcourir. Certains pèlerins ou touristes montant par une voie et redescendant par une autre. Les différents sentiers se rejoignent au pied du Pic d'Adam, d'où partent environ 5200 marches à gravir pour atteindre le sommet et le petit temple qui le couronne. La nuit des luminaires éclairent les marches. Des stands vendent de la boisson, de la nourriture et des offrandes au départ, et le long des escaliers.

La période de pèlerinages est de Décembre à Mai, le mois le plus important étant avril. Selon les itinéraires , il faut compter entre 7 et 3 h de marche.

  1. Puce Route pour Wadduwa, avec un arrêt au temple Maha Saman Devale de Ratnapura, en pleine préparation de perahera qui doit avoir lieu le lendemain 01 septembre. Il est interdit de faire des photos dans le temple et c'est bien dommage parce qu'il est beau. Des caméras surveillent et lorsqu'on déroge, un garde nous rappelle à l'ordre. Ce qui est valable pour nous ne l'est pas pour les Sri Lankais qui utilisent leur smartphone !

A l'extérieur du temple, des éléphants attendent patiemment la fête du lendemain pour enfiler leurs costumes de lumière.

Comme il fait très chaud, les mahouts les rafraîchissent. Un énorme tusker avec des belles défenses est allongé sur le sol. Il se laisse complètement faire comme un touriste dans un salon de massages, balançant sa trompe de contentement. C'est fabuleux d'observer un animal "prendre son pied". Ce sont d'ailleurs ses ongles que les mahouts soignent particulièrement, en les polissant avec une écorce de noix de coco.

Un peu plus loin un autre éléphant se débrouille seul. Il se saisit d'un tuyau d'arrosage et s'asperge très adroitement d'eau sur la tête, sur le ventre, sur les pattes. Une fois encore nous observons comme ces animaux sont intelligents.

Un mahout agressif et probablement alcoolisé intervient nous interdisant de faire des photos. Après les marais salants, les usines de thé, certains temples, voilà que nous ne pouvons plus photographier un éléphant ! Alors que les Sri Lankais jouent de leur smartphone.

Il nous explique que cet éléphant est destiné à porter la relique de Bouddha et qu'à ce titre nous ne pouvons pas le photographier. Grande discussion autour de pourquoi nous et pas les Sri Lankais. Il se contente de maugréer...je me débrouille pour faite des photos sans être vu, y en a marre de la discrimination.

  1. Puce Route pour Wadduwa, nous omettons une  dernière fois de proposer une pause déjeuner. Toujours pas d'initiative.

En traversant Panadura nous découvrons la statue de Vijaya Kumaratunga (Kovilage Anton Vijaya Kumaratunga) 09/10/1945-16/02/1988, acteur et chanteur réputé, politicien engagé, partisan d'une ouverture avec les Tamouls, ce qui lui a valu d'être assassiné en 1988 comme son beau père Solomon Bandaranaike en 1959. Sa femme Chandrika Bandaranaike, qui a fait Sciences Po en France, a été présidente du Sri Lanka (1994-2005) alors que sa belle mère Sirima Ratwatte Bandaranaike, a été après l'assassinat de son mari, la première femme premier ministre au monde (1960).

Nous arrivions à Wadduwa presque soulagés que cela se termine. Nous nous sommes pris la tête presque tous les jours avec Mohara. Inimaginable.

Nous retrouvons Little Villa, Chitra, Kalu, Lalani, Samir avec plaisir. Nous arrivons à la fin d'un mariage.

Dîner à l'hôtel

Jour 17 - 01/09 - Wadduwa

Chitra m'ayant fait part de son coup de foudre pour Rome et la cuisine italienne, avons emporté dans nos bagages tout ce qu'il faut pour faire des pâtes traditionnelles "maison": machine à pâte, séchoir, semoule de blé dur, herbes aromatiques et graines de tomates.

Le matin je donne un cours de cuisine italienne à Lalani la cuisinière qui comprend du premier coup. Nous préparons un déjeuner de tagliatelles fraîches sauce tomate carbonara sans viande.

Pendant l'atelier italien, un des cuisinier de Chitra nous prépare un faluda dans la pure tradition: tous les ingrédients y sont. Un régal, le meilleur que nous ayons dégusté au Sri Lanka.

  1. Puce Déjeuner italien à l'hôtel.

L'après midi, Chitra nous emmène visiter Kalutara qui ne figure pas dans Lonely Planet. Le Palais Richmond Castle, construit par Padikara Mudali Nanayakkara Rajawasala Appuhamilage Don Arthur de Silva Wijesinghe Siriwardena. Un riche planteur, fils d'une famille de roturiers et de propriétaires terriens, très opportuniste avec les Anglais et mégalomaniaque, qui s'est inspiré d'architectures européennes et Indiennes (palais du Maharaja Raman) pour créer ce palais et y fonder une famille avec Clarice Maud Sooriya Bandara. Le couple ne parvenant pas à avoir d'enfants, s'est dissous tristement. Le châtelain s'est retiré seul à l'hôtel Queen à Kandy où il est mort, après avoir fait don de son château à l'état pour y accueillir et y éduquer des enfants défavorisés.

Pas spécialement intéressant, cet édifice comme beaucoup d'autres permet de se faire une idée de comment vivait la noblesse Cingalaise. Rois, princes, nobles, planteurs, colons vivaient dans le luxe et le raffinement: jardins et sculptures, salle de bal, chambre insonorisée, le marbre et les vitres teintées viennent d'Italie, poutres sculptées, le bois vient de Birmanie etc...il y avait 12 serviteurs cingalais et 40 sentinelles britaniques...Tous ces gens vivaient sur la base d'un système féodal, exploitant un peuple et ses richesses, comme le faisaient et le font parfois encore princes, sultans, émirs, empereurs, maharajas, seigneurs, petite noblesse, planteurs et autres oligarques en Europe, en Afrique, en Asie, au Moyen Orient.

  1. Puce Nous visitons ensuite une dagoba très particulière au bord de la rivière: Kalutara Bodhiya temple. Elle forme un dôme qui contient une dagoba plus petite à l'intérieur entourée de statues. Sur les murs 74 tableaux racontent la vie de Bouddha.

Relié de l'autre côté de la rue par un passage souterrain, une annexe avec ses différents lieux d'offrandes et de prières.

Un autre arrêt dans un atelier de vannerie. La jeune femme est en train de faire un store en rotin. Impressionnant.

Retour et dîner à l'hôtel Little Villa

Jour 18 - 02/09 - Wadduwa

Le matin je reçois un chauffeur que des amis m'avaient recommandé, afin de le rencontrer et d'avoir une idée de ses compétences. Il m'a paru clair et sain. Il a pensé à un certain nombre de points qui dénotent un réel professionnalisme. Je pense qu'il m'accompagnera lors de mes prochains voyages au Sri Lanka, même peut être avec un petit groupe puisqu'il dispose d'un mini van en très bon état.

Ensuite Lalani m'apprend à faire des string Hoppers, Iddi Appa en cingalais. Relativement facile à faire à condition d'avoir l'accessoire : wangedi en aluminium ou en bois. On utilise de la farine de riz précuite à laquelle on ajoute très peu de sel et un peu d'eau froide de façon à faire une pâte épaisse non-collante, comme une pâte à tarte. On prend un morceau de pâte que l'on place dans le wangedi, et on presse fort avec la seconde partie pour faire sortir les vermicelles que l'on fait descendre sur des petits paniers renversés, que l'on pose ensuite dans un cuiseur à vapeur douce. Cuisson 4/5 minutes.

  1. Puce Déjeuner à l'hôtel: string hoppers avec trois curry différents: oeufs, okra, taboulé de chou fleur. Un régal. Kalu nous fait préparer un délicieux faluda en guise de dessert. A tomber par terre....

  2. Puce Après le repas, nous faisons une balade à pieds dans le village. Nous revoyons le temple Maha Vihara de Molligoda à 200 mètres à droite en sortant de l'hôtel. Plusieurs fois centenaire, les murs et les plafonds du temple ont été décorés par des artistes qui n'ont rien à envier aux occidentaux de la Renaissance.

La finesse des traits, les palettes de couleurs sont très intéressants. Le plafond de l'entrée est décoré les signes du zodiaque cingalais.

Une pièce du temple reste fermée et n'est ouverte qu'une fois par an: elle renfermerait une énergie particulière, trop forte pour être en contact avec les visiteurs. J'aurais aimé savoir si elle contenait un lingam !

Tout au long de notre promenade dans le village, nous rencontrons des gens qui nous saluent, nous demandent comment nous allons, d'où nous venons, depuis combien de temps nous sommes ici...

En fin d'après midi nous assistons à la préparation d'une nouveau mariage qui aura lieu le soir. Comme dans beaucoup de pays d'Asie, les Sri Lankais ont à coeur d'inviter le plus de gens possible, choisissent des décors le plus sophistiqués possible. Le mariage étant davantage l'occasion d'impressionner, d'asseoir sa position sociale que de partager un moment d'intimité.

Lorsque la foule prend possession de l'hôtel, le couple est précédé de danseuses, la musique techno envahit l'espace de son rythme binaire débilitant et de ses décibels abrutissants.

Dîner délicieux, infernal aux niveaux des oreilles.

  1. Puce Après le dîner Chitra nous propose de visiter un petit temple hors du commun : Habaralagahalanda Suniyam Devalaya

Un temple où Bouddha est associé à des divinités hindoues, locales et des démons, tous vénérés avec autant de ferveurs. Il règne une ambiance difficile à décrire dans ce temple. Dès que l'on a passé la porte, la paix devient palpable, la sérénité se respire, la ferveur des gens qui s'y trouvent nous enroule dans sa couverture. Les prières et les attitudes des jeunes couples qui se trouvent là sont assez émouvantes.

Un prêtre officie, récitant et entonnant des mantras dans les différentes chapelles, repris par l'assistance. Il a la réputation d'être un bon exorciste, libérant certains fidèles des démons qui les habitent. Nous n'avons pas eu la chance d'assister à l'une de ces cérémonies.

Au loin, dans la nuit résonne les décibels du mariage, autre cérémonie, autre ambiance, autres démons....retour l'hôtel où  la soirée bat son plein. Bien que ne fournissant pas d'alcool, Chitra est surprise par le nombre de personnes ivres qui déambulent. De très classe au départ, le mariage donne un spectacle de déchéance: bagarres, accident de voiture avec dégât matériel sur les propriété voisines, demandes inappropriées etc...

Little Villa

Jour 19 - 03/09 - Wadduwa - Colombo  50 km

Le matin nous assistons à la préparation d'un nouveau mariage: nouveau couple, nouveaux goûts, nouveau décor. Cette fois la réception aura lieu pendant midi. En ouverture le couple est précédé de danseurs Kandiens. Comme pour le précédant mariage, le début très classe, finit rapidement par dévoiler ses failles et ses souffrances. L'alcool fait son office, même le marié, au début très digne, se retire dans une chambre qu'il a louée pour vénérer le dieu Araq.

Kalu et Chitra nous emmènent visiter un moulin à huile de coco à quelques centaines de mètres de l'hôtel.

  1. Puce Déjeuner à l'hôtel.

Dans l'après midi, Chitra nous accompagne au marché du dimanche. C'est notre dernier bain de foule avant de rejoindre la France. Nous découvrons des légumes que nous avons dégusté sans savoir à quoi ils ressemblaient avant d'être préparés : le dambala (winged beans), le bitter gourd green, le goraka, un fruits séchés acidulé que l'on utilise dans les curry et pour attendrir la viande.

Après le marché, nous rendons visite à Lata, qui vit avec sa fille adoptive Madoushika, son fils, sa belle fille et leur bébé dans une cabane au toit effondré, plein de trous et aux murs en déchiquetés. Lata entretient des plantations pour un propriétaire qui l'héberge en contrepartie (dans des conditions déconcertantes). Elle ne bénéficie d'absolument aucun confort. Les conditions d'hygiène sont dramatiques. Elle vit comme de nombreux Sri Lankais que l'on ne montre pas aux touristes.

S'il est vrai que l'on ne va pas en vacances dans un pays exotique pour se gâcher la vue et la vie avec de telles images, il est important que l'on connaisse la face cachée du pays que l'on visite, sans avoir à se voiler la face ni à faire un malaise.

Cela fait partie de la réalité: pendant que la classe émergente et le gouvernement se remplissent les poches grâce au tourisme, la redistribution des richesses oublie ces milliers de Sri Lankais qui vivent parfois à quelques centaines de mètres des hôtels, des sites, des circuits, dans des conditions de pauvreté inimaginables.

Devant le dénuement de cette famille, nous ne pouvons pas faire autrement que leur donner un peu de plaisir en leur offrant de quoi passer une semaine moins difficile. Comme nous l'avions fait avec la famille de pêcheurs, nous allons à l'épicerie du village pour acheter une provision de riz, de lentilles, de pommes de terre, de thé, de sucre, de lait en poudre pour le bébé, de savon etc...Même en grande quantité cela n'est pas onéreux, et cela rend la vie tellement plus facile pendant une semaine ou deux...sans tomber dans la charité ou la distributions de pourboires. Par respect n'avons pas pris d'autres photos que celle de Lata et de sa petite famille.

Madoushika est une enfant brillante, la meilleure élève de sa classe. Il serait intéressant qu'elle puisse bénéficier d'aide pour poursuivre des études plutôt que de fuir dans un mariage précoce une misère difficile à supporter.

Dîner à l'hôtel avant de prendre la route pour l'aéroport. L'enregistrement est à 00h30 pour un vol à 03h00 am.

Mohara qui ne pouvait pas venir nous chercher, fête de l'aïd el kebir, a envoyé un de ses chauffeurs. D'après le chauffeur il lui a dit de venir à 08h30 sans préciser s'il s'agissait du matin ou du soir. Le chauffeur s'est déplacé pour venir nous chercher à 08h30. Il a du revenir à 20h30. Jusqu'au bout....

Nous traversons Colombo de nuit. La ville est très animée, et très illuminée.

Jour 20 - 04/09- Colombo - Dubai - arrivée France  50 km

 

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Plus loin encore...

du 16 Août ​au  04 Septembre 2017